Mon enfance

Je suis né le 7 décembre 1976 à l’Hôpital Sainte-Marie de Montréal. Mes parents sont tous deux originaires d’Haïti. Mon père s’appelle Edy et ma mère, Evelyne. Ils sont arrivés tous les deux à Montréal environ en 1975.

Je suis l’aîné de trois enfants. Ma sœur Daphney est née en 1978 et mon frère Jules-Edy, en 1980. Au cours de notre enfance, notre famille parlait français et, puisque nos parents venaient d’Haïti, nous avons appris à parler le créole. Ce n’est que plus tard, en voyageant et en pratiquant des sports, que nous avons appris l’anglais.

Je dois vous avouer que mon enfance a été assez bonne et je me compte très chanceux que, dès l’arrivée de mes parents à Montréal, ils ont eu la chance d’avoir de très bons emplois. Ma mère est une infirmière à la retraite et mon père a été un ingénieur presque toute sa vie. Ils ont travaillé très fort quand nous étions jeunes et se sont toujours assurés que nous ayons tout ce dont nous avions besoin. Mes parents étaient très actifs alors qu’ils étaient jeunes. Ils nous inscrivaient à tous les sports imaginables et, croyez-moi, c’était très bien surtout pour moi. J’étais un enfant hyperactif qui avait toujours beaucoup d’énergie. Lorsque je restais à la maison, je finissais par briser des choses. J’ai eu la chance d’hériter de bons gènes. Je n’ai jamais vraiment levé de poids de ma vie. J’ai toujours été naturellement grand et fort. Enfant, j’ai joué au soccer durant de nombreuses années et, encore aujourd’hui, c’est mon sport préféré. J’ai également fait du patinage artistique et de vitesse ainsi que du judo. Mes parents ont toujours veillé à ce que je sois toujours très occupé. Quand j’étais à la maison, je jouais constamment au hockey dans la rue avec les enfants du voisinage.

À CETTE ÉPOQUE, IL Y AVAIT BEAUCOUP DE RACISME ET NOUS AVONS TOUS APPRIS À UN TRÈS JEUNE ÂGE À DÉFENDRE NOS DROITS.

Nous sommes déménagés à Tracy alors que j’avais cinq ans. Ça a été une période très difficile pour nous. À cette époque, il y avait beaucoup de racisme et nous avons tous appris à un très jeune âge à défendre nos droits. Imaginez donc, jouer au hockey n’était pas une chose facile pour moi. On m’a appelé tous les noms possibles. Malgré le fait que le soccer était mon sport préféré, mon but était de jouer dans la LNH dès un très jeune âge. C’était pour montrer aux gens, qui avaient des préjugés raciaux, qu’un jour, ils auraient à ravaler tout ce qu’ils avaient dit à mon sujet. Et ils ont dû le faire. Ce jour a été ma plus grande réussite qui n’aurait sûrement pas été possible sans le soutien de toute ma famille. Ils sont les seuls à savoir la vraie ampleur de ce parcours. Nous sommes toujours restés unis. Bien des années plus tard, nous sommes redéménagés à Montréal et, à partir de ce moment, notre condition n’a fait que s’améliorer.

Mes parents nous ont élevés très sévèrement et je leur en suis reconnaissant parce que ça m’a inculque une bonne éthique du travail et le respect. Je me souviens que c’était une véritable bête noire pour mon père d’avoir des enfants trop gros et, la fin de semaine, il nous faisait faire des tours de piste en courant et il apportait son chronomètre. Nous détestions ça, mais nous en avons tous profité. J’ai réussi à jouer dans la LNH; mon frère a joué dans la Ligue de hockey junior majeure du Québec et il a eu une carrière fantastique. Il se serait probablement rendu jusqu’à la LNH, mais ses 5'6” et son style plein de courage n’ont pas aidé. Après sa dernière année avec les Mooseheads de Halifax, il est devenu policier et vit toujours là. Ma sœur, elle, a été une brillante patineuse artistique et l’une des meilleurs athlètes du Canada en athlétisme dans son jeune âge.

Georges Laraque
Georges Laraque
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Georges Laraque
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